Des cheveux ternes, mous, des frisottis, des boucles qui perdent leur élasticité, des cheveux fragiles qui cassent facilement ? Et si c’était la fatigue hygrale ? Si le terme est encore peu connu, cela ne veut pas dire que le phénomène n’existe pas. Fatigue hygrale signifie tout simplement excès d’hydratation.
Pour comprendre comment la fatigue hygrale se produit et quelles en sont les répercussions sur les cheveux, il faut tout d’abord faire un petit rappel des bases sur la structure du cheveu. Cela permettra de comprendre quels gestes sont à bannir et, surtout, quelles sont les bonnes pratiques pour restaurer le juste degré d’hydratation indispensable à notre chevelure – et ce, quel que soit le type de cheveux, (lisses, souples, bouclés ou très crépus) pour avoir des longueurs brillantes et pleines de tonus, bref, des cheveux qui respirent la santé !
La structure du cheveu
Pour comprendre comment s’installe la fatigue hygrale du cheveu, il faut se représenter un cheveu comme un ensemble de couches de cellules qui se superposent pour constituer une fibre solide mais néanmoins élastique et d’une exceptionnelle résistance. Le coeur du cheveu est la moelle, recouverte par une couche plus épaisse, le cortex, elle-même enrobée par une fine couche d’écailles imbriquées entre elles : la cuticule, dont le rôle est de protéger la tige capillaire des agressions extérieures en formant une barrière imperméable.
Et la tige capillaire ? la tige capillaire – le cheveu – est essentiellement composée de kératine (c’est-à-dire des protéines) et contient aussi de l’eau, des lipides (le sébum), de minéraux et oligo-éléments ainsi que des pigments qui confèrent sa couleur au cheveu.
Reconnaître les signes de fatigue hygrale
Etymologiquement, « hygrale » provient du grec « hugro», eau. La fatigue hygrale est donc le résultat d’un apport excessif en eau : on asperge les cheveux d’eau plusieurs fois par jour avant même de les avoir séchés complètement, on leur applique des soins trop riches, mal adaptés à leurs besoins. Résultat : la fibre se gorge d’eau (un peu comme un ballon) puis se « vide » puis se remplit de nouveau avec un nouvel apport d’eau, c’est sans fin. A la longue, trop sollicitée, la fibre ne réagit plus : elle est épuisée par ces sollicitations incessantes, la cuticule s’abime, les écailles restent ouvertes et le cheveu devient de plus en plus poreux : c’est la fatigue hygrale. Si l’on associe souvent fatigue hygrale au cheveu afro, frisé, crépu, c’est parce que ce type de cheveu est généralement reconnu pour être particulièrement sec, voire déshydraté de nature. D’ailleurs, les routines capillaires dédiées au cheveu texturé regorgent de produits visant à « renforcer l’hydratation », à grand renfort de baumes hydratants, sprays d’eau de source et autres bains d’huile. Or, malgré ce type de rituel assidu, vous trouvez que la qualité de vos cheveux crépus, frisés, ne va pas en s’améliorant, bien au contraire. Vos cheveux perdent leur brillance naturelle, les boucles ne sont plus aussi définies, les cheveux semblent encore plus fragiles, ils sont mousseux, ils cassent, ils ne sont plus aussi doux et semblent même avoir changé de texture. Pire, tous ces soins semblent inefficaces comme s’ils parvenaient à un palier et produisaient même l’effet contraire de ce que vous attendiez. Les cheveux sont comme saturés, ils n’absorbent plus les produits comme avant. Si les cheveux afros sont plus sensibles que les autres à la fatigue hygrale, cela ne signifie pas que les autres types de cheveux ne sont pas susceptibles d’en souffrir. Trop de soins capillaires inadaptés, trop riches, trop chimiques, trop fréquents, ou encore mal appliqués et mal rincés fragilisent et épuisent la fibre capillaire, quel que soit le type de cheveu !

Fatigue hygrale : attention à l’overdose !

Eviter la fatigue hygrale
Restaurer et préserver le bon degré d’hydratation et, ainsi, éviter la fatigue hygrale à vos cheveux est, comme souvent, une question de bon sens et de mesure pour s’assurer d’avoir des cheveux éclatants, suffisamment nourris et pleins de force.
5 conseils pour lutter contre la fatigue hygrale :
- Choisir le bon soin lavant. Le choix d’un shampooing adapté à son cuir chevelu (normal, gras, irrité ou sensible) et à son type de cheveux (caucasien, métis ou très frisé) n’est pas aussi simple tant les propositions abondent. Quelques recommandations pour faire de votre shampooing un véritable soin capillaire : choisir des ingrédients doux et naturels, une base lavante végétale qui n’agressera pas la fibre capillaire, des ingrédients ciblés selon vos besoins : apaisant, hydratant, restructurant,…
- Shampooing : le bon rythme. Eviter de « décaper » la fibre capillaire en lavant vos cheveux tous les jours si ce n’est pas nécessaire. Les cheveux afros peuvent très bien se passer de shampooing pendant 2 semaines, le rythme est plus fréquent pour un cheveu caucasien qui peut avoir tendance à graisser rapidement. Dans ce cas, on peut opter pour la combinaison suivante : lait capillaire purifiant et shampooing doux, pour équilibrer le pH du cuir chevelu et laver sans décaper.
- Hydrater sans surcharger : crème ou masque à rincer ou pas, choisir la texture en fonction de ses cheveux : plutôt une texture légère, type crème fluide ou gelée si le cheveu est fin, texture riche et nourrissante si le cheveu est normal à épais, très desséché. Respecter les temps de pose éventuelle pour laisser agir les actifs. Et les bains d’huile ? Avec mesure, toujours ! privilégier un soin capillaire avec une huile végétale de bonne qualité, jojoba, argan ou ricin, une huile réputée pour ses nombreux bienfaits. Attention à l’huile de coco qui peut provoquer un dessèchement accru de la fibre capillaire si on l‘utilise en excès.
- Séchage : en douceur. Si possible, laisser sécher ses cheveux l’air libre, ou du moins essorer au maximum. Eventuellement, appliquez un sérum ou une huile sèche sur les longueurs pour faciliter le coiffage et apporter de la brillance. Là encore, attention au surdosage, une noisette que l’on répartit sur l’ensemble de la chevelure est généralement suffit généralement pour apporter brillance et aspect soyeux à la chevelure.
- Outils chauffants et manipulations cosmétiques : on respecte la fibre capillaire en espaçant les lissages et autres défrisages qui détruisent la cuticule et laissent les écailles du cheveu ouvertes, les rendant poreux et perméables. Fer à lisser, fer à boucler ou sèche-cheveux : oui mais…pas trop souvent, pas trop chaud, sinon le risque est majeur d’abimer définitivement la fibre capillaire. Ecailles ouvertes, pointes fourchues : aucun soin réparateur ne sera à la hauteur et le seul remède c’est de couper !

Les bons soins, la bonne quantité, des produits capillaires de qualité et vos cheveux sont éclatants de santé !
La fatigue hygrale touche tous les types de cheveux, c’est un processus lent, progressif et souvent insidieux car on croit bien faire en hydratant intensément ses longueurs. Mais un cheveu abimé, fragilisé par les manipulation cosmétiques ou des soins inappropriés va se trouver encore plus affaibli par un excès d’hydratation : le cheveu est vivant, il mérite une routine adaptée, douce et respectueuse de ses particularités. Il suffit d’un peu d’attention pour connaitre et reconnaitre les signes d’alerte lancés par vos cheveux : il y a des moments où ils ont besoin d’aide quand ils deviennent ternes, cassants et ne « répondent » plus aussi bien qu’avant aux soins que vous leur apportez. Et il y a des des moments où il vaut mieux les laisser respirer en mettant — une partie de — sa routine capillaire sur pause. En réalité, les bons gestes et la juste dose de soins capillaires adaptés suffisent pour que vos cheveux deviennent votre plus bel atout beauté, naturellement.
