Souvent abordée avec appréhension, la ménopause est un processus biologique irréversible. Encore tabou, le sujet est rarement évoqué dans le monde professionnel et même dans la sphère sociale et/ou familiale. Pourtant, la ménopause et la phase qui la précède : d’abord la pré-ménopause puis la péri-ménopause, représente jusqu’à 10 ans voire plus de la vie d’une femme. Ce n’est pas anodin.
S’il y a bien un signe visible de la ménopause qui nous déprime, c’est l’aspect de nos cheveux. Ils s’affinent, tombent davantage, deviennent plus secs et manquent d’éclat. Plus fragiles, ils cassent facilement. Et la crainte s’instaure insidieusement : « à force de voir mon crâne se dégarnir, vais-je devenir chauve à la ménopause ? »
Quels sont les changements qui s’opèrent dès la pré-ménopause et quelles sont les conséquences possibles sur la santé des cheveux des femmes ? Que faire pour garder de beaux cheveux malgré la ménopause ? Synthèse et solutions par les Spécialistes du Centre Clauderer.
La ménopause, c’est quoi ?
La ménopause proprement dite se définit simplement lorsque l’on constate l’arrêt définitif des règles depuis 1 an. L’âge moyen est de 51 ans mais cet âge est génétiquement programmé, avoir des enfants ou non par exemple ne modifie pas le processus.
On parle de pré-ménopause pour caractériser la période qui voit débuter les premiers signes de dérèglement hormonal : le cycle menstruel devient de plus en plus irrégulier et de moins en moins fréquent. Durant de quelques mois à plusieurs années, cette première période débute généralement autour de 45 ans. C’est la phase de transition qui voit surgir les premiers symptômes. Intensité et diversité ds symptômes sont extrêmement variables. Les symptômes les plus communément ressentis sont : cycles irréguliers, migraines, bouffées de chaleur, sautes d’humeur et …chute de cheveux :
Ensuite vient la période dite de péri-ménopause : elle englobe la dernière année de cycles irréguliers et se termine 1 an après l’arrêt définitif des règles. Voici un tableau schématique résumant les différentes phases :
Les cheveux et la ménopause : que se passe-t-il ?
On le sait, le cheveu est vivant. Comme beaucoup d’organes, sa bonne santé est principalement régulée par nos hormones : les hormones sexuelles masculines, les androgènes, et les hormones sexuelles féminines, les oestrogènes. Nous possédons toutes et tous des androgènes et des oestrogènes, simplement en quantité respective différente. Une hormone, pour mémoire, est une substance chimique qui envoie des messages, des instructions, aux différents organes. Les androgènes régulent entre autres les caractéristiques sexuelles masculines comme la pilosité, le timbre de voix ou la masse musculaire. Ce sont aussi les androgènes, par le biais d’une enzyme, la DHT, qui déterminent la prédisposition éventuelle du cuir chevelu à la calvitie (ou alopécie androgénétique) chez la femme comme chez l’homme.
Et dans 20 ans ?
Chez la femme, les oestrogènes régissent notamment le cycle menstruel et les caractéristiques sexuelles comme le développement des seins, la voix et la répartition du tissu adipeux. Le dictionnaire médical Vidal le précise : «les oestrogènes jouent un rôle important dans la qualité de la peau et des cheveux».
L’autre hormone féminine la progestérone est produite par les ovaires et agit en complément des oestrogènes au moment de l’ovulation.
On comprend mieux dès lors pourquoi les cheveux des femmes sont si sensibles aux fluctuations hormonales. Lors de la grossesse, ce sont les oestrogènes qui protègent le corps de la femme et contribuent souvent à lui donner une chevelure magnifique (mais gare à l’effet post-partum). A l’inverse, à la ménopause, les oestrogènes perdent du terrain et leur pouvoir protecteur diminue progressivement.
La ménopause affecte toutes les femmes mais toutes les femmes ne sont pas affectées de la même manière : pour certaines, les premiers symptômes vont débuter très tôt et s’éterniser pendant des années. Leur durée, leur intensité et leur variété diffèrent selon une programmation génétique (l’âge de la ménopause est pré-déterminé) mais pas seulement : état de santé, prise de médicaments, etc,.. peuvent renforcer certains symptômes. D’autres femmes vivront ce passage sans écueil particulier.
Quelles conséquences pour les cheveux à la ménopause ?
Chute de cheveux et perte de densité
Les oestrogènes diminuent et les androgènes subsistent : l’équilibre hormonal est détérioré et cette fois-ci ce sont les androgènes qui prennent le pouvoir. Chez la femme, avant la ménopause, le cheveu peut avoir une durée de vie de 5 à 7 ans, chez l’homme, le cycle de vie est de 3 à 5 ans. Une fois les oestrogènes affaiblis, la durée de vie du cheveu féminin décline. Le renouvellement capillaire périclite, le cycle de vie du cheveu s’emballe et les cheveux tombent trop, trop vite.
Le rôle anti-androgène joué par les hormones féminines tend à ralentir pour finalement disparaitre. Sur un cuir chevelu sain, sans prédisposition génétique ou facteurs aggravants (stress, anémie, médicaments,…), il est vraisemblable que la chevelure sera globalement épargnée. En revanche, en cas de prédisposition génétique à l’action alopéciante des androgènes, le processus sera décuplé et les risques de calvitie augmenteront. Mesdames, soyez rassurées néanmoins : la calvitie chez la femme n’est en rien comparable à la calvitie chez l’homme. Une femme n’est jamais complètement chauve, protégée comme elle l’a été pendant plusieurs décennies par ses oestrogènes.
Cheveux encore plus secs, perte de densité capillaire,…et si c’était la ménopause ?
Déshydratation et casse
Les oestrogènes (qui sont constitués de lipides et de protéines) jouent aussi un rôle vital dans la qualité du cheveu : hydratation, épaisseur, solidité. Une fois le déséquilibre hormonal initié, le cheveu devient plus sec (comme la peau, qui se ride). Fragilisé, en manque d’hydratation, il se casse plus facilement. On a alors le sentiment que les cheveux ne poussent plus.
Résultat : la chevelure s’affine, la masse capillaire diminue. Le phénomène peut être particulièrement insidieux chez les femmes qui ont toujours eu une chevelure abondante car la perte progressive de densité passe quasiment inaperçue. Souvent, plutôt qu’une perte de cheveux par poignées, on se retrouve plutôt avec des cheveux sur les vêtements, le linge, le sol,…Quel stress !
Que faire pour protéger ses cheveux ?
Dès les premiers symptômes, on peut déjà se prémunir et anticiper – un bilan sanguin déterminera si l’on est un peu carencée en minéraux (fer) et autres nutriments essentiels (vitamines du groupe B, zinc, soufre, silicium). Dans ce cas, une cure de vitamines pour cheveux apportera un regain de vitalité. Evidement, les compléments alimentaires ne remplaceront pas un véritable programme anti-chute de cheveux mais agiront en soutien à l’organisme. Assurez-vous que les dosages apportent la totalité des besoins du cheveu au quotidien.
Ensuite, un traitement de fond ciblé « repousse et densité » va combattre l’affinement de la chevelure : chez Clauderer, nous recommandons le sérum N°6R pour ralentir la chute de cheveux et stimuler une repousse capillaire plus forte.
A cause du vieillissement cellulaire engendré par la diminution des œstrogènes, les cheveux perdent souvent de leur hydratation naturelle. Résultat : moins protégés par le film hydrolipidique que constitue le sébum, ils deviennent ternes, secs et cassants. Pour y remédier : crèmes ou baumes composés d’ingrédients hydratants spécifiques pour revitaliser la kératine. Un soin devient souvent indispensable soit en masque à laisser poser sur cheveux secs avant shampooing, soit en après-shampooing à rincer, pour contre-balancer la perte d’hydratation. Attention au rinçage : l’eau calcaire peut rendre le cheveu terne. Vinaigre de cidre ou jus de citron constituent un excellent antidote.
Prendre soin de ses cheveux : pas seulement à la ménopause !
La ménopause est synonyme de grands bouleversements dans la vie d’une femme et s’accompagne souvent de nombreux questionnements. On parle souvent de « cap » de la ménopause, symbole d’une nouvelle étape pas forcément facile à franchir. En réalité, il s’agit plutôt d’une « longue marche ». Justement, nous avons le temps de nous préparer et surtout de prendre quelques mesures simples et naturelles pour nous aider à vivre sereinement cette nouvelle phase, et pas seulement pour le bien-être de nos cheveux !